Oui, vous avez bien lu: j’aime les escales! Ce que la majorité des voyageurs considèrent comme une nuisance qui ne fait que retarder leur arrivée à bon (aéro)port, moi, je vois ça comme une belle opportunité. Bon, je vous avoue que si j’ai la possibilité de prendre un vol direct vers ma destination, à faible coût, je vais préférer cette option. Parce qu’on s’entend que passer plusieurs heures dans un terminal à attendre le prochain embarquement en essayant de dormir en position semi-couché sur une rangée de bancs inconfortables, ça n’a rien de très intéressant. Cependant, il existe une multitude de destinations avec lesquelles l’aéroport de Montréal n’a tout simplement pas de liaison directe. Faire escale est alors inévitable. Autrement, lorsque des vols directs sont offerts, ils sont plus chers que les vols avec escale (sauf quelques rares exceptions) et parfois de beaucoup. Qu’à cela ne tienne, je joins l’utile à l’agréable! Non, je ne parle pas de faire des courses de chariots à bagages dans les couloirs de l’aéroport, je parle de quitter la zone internationale de l’aéroport pour aller visiter la ville. À ce moment-là, ça devient plus qu’intéressant!
Mon amour des escales a débuté à l’été 2011 quand je suis partie en Asie avec mon amoureux. En chemin vers la Thaïlande, nous nous sommes arrêtés à Londres pour une escale de 12 heures. Nous avions amplement le temps de faire l’aller-retour entre l’aéroport et le centre-ville pour y faire une visite des principaux attraits. Je me souviens encore très clairement des messages audio dans le métro « Mind the gap! » quand le wagon s’immobilise à une station. Nous avons ensuite marché plusieurs heures, entre le Big Ben et l’Abbaye de Westminster, en s’arrêtant manger un fish and chips dans un pub. Je dirais que la seule chose de Londres qui n’était pas à la hauteur de sa réputation, c’était la météo! À croire que la ville avait profité de l’occasion pour revêtir son plus beau ciel bleu.


À notre retour d’Asie, deux mois plus tard, nous avons répété l’expérience, mais à Helsinki cette fois-là. Dans une escale de durée semblable, nous sommes partis à la découverte de cette magnifique ville, dont je ne connaissais honnêtement pas grand-chose avant d’y mettre les pieds. Sur notre chemin, nous avons croisé les cathédrales d’Ouspenski et luthérienne et la place du marché donnant sur le port, avec du poisson qu’on achète directement du bateau et plus de petits fruits que je n’aurai pu en nommer. Nous avons aussi de pu reconnecter avec l’enfant en nous grâce à l’omniprésence des Moomins puisque ces sympathiques petits personnages blancs sont originaires de Finlande!


Vous aurez compris que pour profiter pleinement d’une escale, elle doit être plutôt longue, considérant que les aéroports sont habituellement situés en périphérie de la ville et qu’il est préférable d’y revenir un peu d’avance pour ne pas rater la correspondance. Heureusement, avec le temps, j’ai développé ce que j’appellerais une compétence en extension d’escale. Mon truc est d’intégrer la ville qui fait l’objet d’une escale dans un itinéraire Multi-destinations. Par exemple, l’an dernier, j’ai fait un voyage en Grèce. En recherchant des allers-retours YUL-ATH, j’ai remarqué que la compagnie aérienne offrait d’excellents prix pour des vols avec arrêt à Istanbul. J’ai donc fait une deuxième recherche en incluant Istanbul comme une destination à part entière (YUL-ATH-IST-YUL) et en indiquant la durée désirée de chaque séjour. Le prix demeure habituellement le même, mais comme les coûts des billets d’avion sont extrêmement variables d’une journée à l’autre, il faut parfois jouer un peu avec les dates.
Cette escale m’a permis de découvrir ma ville préférée au monde. En plus de posséder une histoire incroyablement riche, Istanbul combine, selon moi, le meilleur de l’Europe et du Moyen-Orient. Sa localisation géographique a fait d’elle la Capitale de plusieurs empires au fil du temps et la ville a été rebaptisée plus d’une fois. Elle s’est d’abord appelée Byzance jusqu’au quatrième siècle, puis, Constantinople jusqu’à la création de la Turquie en 1920. Durant notre escale, nous avons visité Hagia Sophia et la magnifique Mosquée bleue, magasiné au Grand Bazard, marché sur la fameuse avenue Istiklal, admiré la vue du haut de la tour Galata et dégusté des loukoums en contemplant la danse hypnotique des Dervish dans Sultanahmet. Ma visite à Istanbul, aussi brève soit-elle, m’a rendue amoureuse de cette ville. Je ne raterai pas l’occasion d’y refaire escale si l’occasion se présente.


Bien que les longs voyages se prêtent mieux aux escales étendues, il n’est pas nécessaire d’avoir deux mois devant soi pour en bénéficier. Plus tôt cette année, j’ai fait un voyage de deux semaines au Portugal avec des amis pendant lequel nous avons fait escale sur l’île de Sao Miguel, aux Açores. C’est un archipel portugais situé dans l’Océan Atlantique. Nous y sommes restés trois jours pour visiter la Capitale de l’île, Ponta Delgada, faire une randonnée dans le décor enchanteur des Sete Cidades, savourer un orage pekoe dans une des rares plantations de thés d’Europe et avoir la chance de voir (et le désagrément de sentir) les fumerolles de Furnas, qui rappellent la nature volcanique de l’île. C’est aussi un endroit de prédilection pour l’observation des baleines, lorsque la météo le permet. J’ai beaucoup aimé l’architecture, la végétation luxuriante et aussi l’atmosphère particulière qui règne sur cette île. Cette escale, en plus de couper notre traversée de l’océan en deux, nous a montré un aspect du Portugal que nous n’aurions pas vu durant notre itinéraire Lisbonne-Porto.

Tous ces souvenirs sont pour moi autant de raisons de me réjouir à l’idée d’un vol avec correspondance. Pour moi, un voyage avec escale, c’est un peu comme une poupée russe de voyages. C’est-à-dire que ça donne la chance de faire un petit voyage « bonus » à l’intérieur d’un plus gros voyage. Ça permet aussi de tester une destination où on veut éventuellement retourner faire un plus long séjour, en nous donnant un avant-goût de l’endroit. Un peu comme un échantillon de parfum dans une revue ou une dégustation chez Costco. Sans compter que c’est souvent un moyen de réaliser de grosses économies sur le coût du billet d’avion. En espérant que mon plaidoyer ait pu redorer l’image de ce mal-aimé des voyages et que de plus en plus de gens se proclament, comme moi, fan des escales.
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